We’ve updated our Terms of Use to reflect our new entity name and address. You can review the changes here.
We’ve updated our Terms of Use. You can review the changes here.

Étanch​é​ité

by Jean-Sully Ledermann + Shaomi

supported by
/
  • Streaming + Download

    Includes unlimited streaming via the free Bandcamp app, plus high-quality download in MP3, FLAC and more.
    Purchasable with gift card

      €6 EUR  or more

     

1.
chaque jour est un ballet de folles un ballet de folles, oui ! les dissonances se succèdent avec des velléités de climax et nous y travaillons ! chaque jour est un phénomène parlé un phénomène parlé, oui ! crié gémi exprimé sans vergogne par les apprenties pythies que nous sommes les popples et le supplice des mille couteaux enfin offerts à tous et la tête de bataille au bout d'une pique !* chaque jour, ils nous demandent des indices chaque jour, des indices, oui ! chaque jour est une lutte pour ne pas donner d'indices et conserver notre camouflage pas d'indices, jamais, ils ne nous décortiqueront pas, ni vivants ni morts ni même entre les deux (mais nous leur livrerons des balivernes...) chaque jour nous aiguisons nos métiers à tisser nos métiers à tisser, chaque jour, plus affinés, prêts à effiler vos souvenirs et à en faire des objets la recette de notre pure confiture c'est qu'il n'y a pas de recette à notre pure confiture et c'est ce qui la différencie de toutes ces autres choses qui sont faites chaque jour, nous sommes les spectateurs des spectateurs il nous faut, chaque jour, oui ! les observer pour en faire le spectacle ceux qui vous disent le quotidien vous mentent car la fidélité n'apparaît que dans la transformation** chaque jour, une nouvelle transe, c'est important de remettre des escaliers dans les escaliers dans les escaliers, chaque jour, oui ! nous essayons de recréer la musique de séoul sans l'avoir jamais entendue c'est notre ampoule insomniaque au cœur de l'horreur des damiers manufacturés, des outils, des photocopieurs et des guichets la laideur, chaque jour, nous devons la bouleverser la travestir, chaque jour, oui ! la laideur des automates nous n'avons jamais voulu savoir comment marchent les machines afin de les utiliser nos machines à nous rêvent oui ! elles rêvent, elles se laissent disloquer par les élans de nos élans et elles se recomposent indifféremment notre art nous dépasse et nous sommes si humbles que nous avons le droit d'être arrogants ! chaque jour, nous contesterons passivement ce qui est évident mais nous ne nierons rien chaque jour, voyez par vous-mêmes, oui ! le prologue viendra après l'épilogue car, croyez-le ou non, nous sommes dans le oui ! (trois coup) « ce jour, taisons-nous », dit le grand prêtre et nous nous inclinons car c'est le jour, oui ! le jour de la remise des éclaboussures ! le public n'est évidemment pas prêt et ce sera la clé de notre nuit des temps*** *offre soumise à conditions **offre valable jusqu'au jour d'après ***offre pouvant être modifiée à tout moment et sans préavis par le contestataire
2.
fIllEs 06:29
le corps des filles le sang des filles le corps des filles le sang des filles le corps des filles le sang des filles le corps des filles le sang des filles se regardent dans la glace à croire qu'elles vont s'en tirer comme ça ne parlent de rien ne fabriquent rien ne servent à rien ne sont pas vraiment là (ne sont pas vraiment réelles) et même si – ce serait pareil indécises les lèvres retroussées sur leurs incisives disent oui disent non disent oui disent non allument avec leurs jupes ne savent pas ne savent rien alors on décide pour les petites de dix ans juste bonnes à marier les petites de dix ans juste bonnes à tailler des pipes et du ménage (juste bonnes) propriétés inaliénables des papas des époux des tenanciers de la maison-boutique (et quelques sauvages égarées pour le viol parce que ça calme les nerfs parce que ça calme les nerfs) rouages écroués grains de sables irritants dans la machine pourtant si bien huilée qu'il convient de corriger qu'il convient de battre pour leur apprendre à répondre pour leur apprendre à sourire parce qu'on ne leur a pas enseigné tout ça pour rien (cérémonie du thé) ce n'est pas pour oppresser ce n'est pas pour punir ce n'est pas c'est juste la fratrie (les valeurs de la fratrie) c'est juste la patrie (les valeurs de la patrie) c'est juste l'angélolâtrie (les valeurs de l'angélolâtrie) le bon fils contre la fille unique qui gagne ? le bon fils contre la fille unique qui gagne ? ensuite vieillissantes et puis laides et puis pénibles usagées sans plaies visibles et qui pourtant se plaignent de plus en plus indignes de confiance ambitieuses comploteuses habiles comme des cartomanciennes enragées passent leur temps à triturer le présent pour prévenir l'avenir stressées soucieuses faiseuses stressées soucieuses faiseuses de bricoles insignifiantes au lieu de faire simplement (des efforts) plaisir mais tout ça c'était avant c'était avant margaret et phyllis et rebecca c'était avant qu'on ne jette les spermatozoïdes inutiles avec l'eau du bain avant qu'on ne leur donne des pilules avant qu'on ne célèbre leurs formes avant qu'on n'organise des fêtes avant qu'on ne remplace la pureté par la parité dans le meilleur des mondes mixtes (avec des slogans) juste des jolis reflets sur les couvertures vogue vingt ans marie claire cosmopolitaine juste des formes chaudes sous les couvertures playboy entrevue penthouse hustler fhm et on peindra des seins de vierges sur le capot des voitures et on peindra des seins de vierges sur le capot des voitures et quand elles se croient libres on les échange et quand elles se croient libres on les échange on les chope pour se venger des affronts de nos années lycée (pom pom) on se masturbe avec leurs chairs et on fait des selfies à deux et on les poste sur facebook (comme des trophées) et on leur laisse croire que la cage est ouverte et on leur laisse croire que la cage est ouverte (alcool picole fins de soirées ébouriffées dix-sept ans consommées corbeille mort) (à l'école picole fins de soirées ébouriffées dix-sept ans consommées corbeille mort) on en laisse deux ou trois gouverner pour la paix entre deux passes au hilton comme un black à la maison blanche entre le bronx et riker's island tant qu'on peut les siffler dans la rue comme des petites chiennes et que nul n'ose rien dire et que nul n'ose rien dire parce que ce n'est pas grave parce qu'elles ne demandent que ça parce que c'est dans leur nature parce qu'il n'y a pas de pères célibataires parce qu'il n'y a pas de femmes urologues et de quelles et de quelles et de quelles filles parle-t-on ? et de quelles et de quelles et de quelles filles parle-t-on ? des filles qui saignent (objets sexuels) des filles qui saignent (objets usuels) des filles qui ne se plaignent pas des filles qui saignent (objets sexuels) des filles qui saignent (objets usuels) des filles qui ne se plaignent pas le corps des filles le sang des filles le corps des filles le sang des filles le corps des filles le sang des filles le corps des filles le sang des filles
3.
tous ces gens qui m'ont souri en inde, en chine, au cambodge et ailleurs ces gens que dans mon pays cyberpropre et blancbitûme l'on dit lumineux comme de bons sauvages et plus solidaires que les briques de l'ego d'ici tous ces gens, je ne sais d'eux qu'une chose : ils ont sagement accompli leur devoir une vie durant plus solides que solidaires plus laborieux que lumineux tous ces gens, il faudrait les réhabiliter dans la mémoire des joies mais peut-être que peut-être que ça leur ferait plus de mal que de bien ont fait tout ce que l'on attendait d'eux il y avait toujours un mathématicien pour leur demander des comptes et de réciter des mantras et la liste était longue (ek, do, teen) sont nés endettés par ceux qui les avaient conçus ignorant dans leurs petits berceaux que pour chaque souffle il faudrait suer parce que la vie est un crédit avec intérêts parce que l'éjaculation qui les a propulsés en ce bas-monde représente un effort si colossal que pour régler la note il faudra s'échiner dur soixante-douze heures par jour et la nuit aussi afin d'offrir une retraite à des parents si méritants qu'on ne songerait pas à les laisser se dessécher seuls (taap kee lahar) qui ont dû épouser le jour que l'astrologue avait déterminé pour eux l'inconnu(e) que l'on avait sélectionné(e) pour eux sur un catalogue (love, arranged by shaadi.com) parce que les aînés savent, c'est certain confectionner de l'amour à partir de rien à qui le prêtre a juré qu'un dieu qu'ils ne rencontreront jamais a dicté un livre à des hommes enterrés depuis longtemps et qu'à la première occasion, les règles de ce livre leur taperont sur les doigts (dharm) qui devront sans faillir faire à leur tour des enfants (plein) parce que les enfants (plein) sont indispensables à la survie d'une lignée si honorable que l'univers ne se remettrait pas de sa disparition et comme ça, plus tard tu auras toi aussi tes esclaves à toi tout à toi à qui l'on a enseigné que la joie n'est pas de ce gris monde que la joie réside dans le respect des lois tacites que la joie, c'est la piété filiale et un bâton d'encens planté dans l’œil un emploi stable et un ventre bien rond (oooh yummy!) qui n'ont jamais dansé qu'aux cérémonies, qui n'ont jamais joui qu'avec leurs mains, qui n'ont jamais ri que de blagues pas drôles, qui n'ont jamais joué depuis l'enfance qui se sont depuis longtemps résignés à l'idée d'être nés pour endurer, d'être nés pour ne jamais resplendir, d'être nés pour pourvoir et non pour voir, d'être nés pour s'éteindre en famille, avec la satisfaction béate du devoir accompli (et un ventre bien rond) pauvres gens qui ne sont pourtant pas des gens pauvres non qui ne sont pas du slum prends ton smartphone et tais-toi on te sacrifiera sur l'autel de la patrie, de la famille et du travail (jana gana mana adhinayaka, jaya hé...) et ça ira bien comme ça, va ! ces pauvres bougres, ils me rappellent chaque jour (chaque jour) que finalement, quoi qu'on en dise la contre-culture est une exigence que finalement, quoi qu'on en dise un sang hippie coule dans nos veines et que ceux qui voudraient si hâtivement enterrer la mémoire de mai 68 feraient mieux d'avoir une grande pelle pour creuser et de me trancher d'abord la langue avec parce qu'elle est longue et bien pendue et que je sais m'en servir à bon entendeur...
4.
étanchéité des conséquences cartographie perturbée par des volontés biaisées appropriation des idéaux par d’inconséquentes apologies excuses formatées étanchéité des corps consumés livrés aux ivresses consuméristes pornographies en lieu et place d’un dénuement réel des êtres étanchéité de la foi dieu fois deux égale quatre aberrations théologiques promesses de paradis ensanglantés dégoulinants de déni larmes du divin étanchéité économique morphosyntaxes névrotiques de riches, de pauvres crises existentielles en toile de fond de la faim diversité des détresses étanchéité des mots je dis blanc et tout le monde se vautre dans le rouge inégalité des antériorités infantilismes barbares des réincarnations juvéniles étanchéité des douleurs indifférence chirurgicale ordination placée du beau euthanasie du karma purulence de l’ordre serments d’hypocondriaques étanchéité des drogues pertes de repères livrées à elles-mêmes purification des codes flaques de vomi innocences violées puritanisme enflammé étanchéité des voix solitude collectivisée urine dans le bain commun dyslexie des volontés baba-cools surdiplômés prêtres pourpres ignorés étanchéité des guitares sans machines pour rythmer leurs alchimies préconçus triomphants génération spontanée de clones en robes noires étanchéité des eaux fœtus incapables de se reconnaître entre œufs aveuglement de ceux qui se croisent sans savoir qui ils sont étanchéité des simplicités étouffement des sages par peur du meurtre dépassement de soi condamné empathie décriée crimes imaginaires étanchéité des fatigues syndicales bicyclettes crashées dans les murs travailleurs aveuglés illusions délictorales impossibilités répétitives utopies séduisantes étanchéité des hurlements entre les immeubles marchent des aveugles qui font semblant d’être sourds téléchargement des principes de révolutions virtuelles sourire de bouddha étanchéité du crescendo jusqu’au chaos fait norme jusqu’au trop quotidien triste constat : dans la mort, enfin, se dévoile le silence ou l’errance
5.
2.0 08:28
et si nous nous enlacions les atomes, et si nous chorégraphions les formes lorsque l'homme recompose l'homme libres enfants de synthèse il n'y a pas de fin de l'histoire il n'y a pas de fin de la science il n'y a pas de limites il n'y a pas de boucles il n'y a que le temps nous transplantons l'essence du créateur vers la créature l'homme recréant l'homme à l'image de la machine et la machine se recréant elle-même à l'image de l'homme enivrés par la virtuosité de nos dialogues avec l'i.a. nous enlaçons des androïdes en toute légalité leurs cellules et nos nanomécaniques entremêlées poésie du reboot nous élaborons des bébés avec nos robots nous nous pourléchons les babines synthétiques devant l'harmonie des créatures réinventées sans cesse les races enfin transcendées les langues, les cultes, les espèces même les animaux cannibales certes, mais nous nous nous nourrissons de chlorophylle et les moustiques ont disparu depuis longtemps écosystème 2.0 les automates livrés à eux-mêmes produisent pendant que nous recalibrons nos équations pendant que nous nous laissons aller à concevoir des comptines inutiles attachés à l'idée et non à la nécessité virtuels nos organismes upgradés nos labyrinthes neuronaux décryptés uploadés, préservés nous goûtons la liberté d'être ou de ne pas être un corps être enfin tout ce que nous voulons être enfin beaux enfin être
6.
Lorelei 17:50
essoufflée, elle se retourne et s’emplit d’immensités solaires d’appréciations complexes de cordes intérieures de la brise et des feuilles rouges qui tourbillonnent autour de son cou petite pause méditative et bilan des sucreries qui la composent projets de réunification réinvention perpétuelle les yeux qui pétillent les arbres qui enlacent sa peau d’herbe fantômime, elle se joue des tours et nargue les gammes éthiques les choix politiques les images figées de ces familles embourbées, pédophages elle se libère des ligaments que ses ancêtres ont enfoncés dans sa chair elle regarde les miroirs de son manoir contemple sa main, noire de charbon crasse des antithèses avancées par ses travailleuses racines il lui suffira donc de purifier le temps (interlude militaire 1) la fausse attribution des réputations cache-cache avec les loups cache-cache avec les corps qui se meuvent dans les artères et les cocktails derrière la cruauté des uns derrière la mesquinerie des autres elle ne voit plus finalement que les larmes des petits enfants trahis qu’ils étaient « presque éveillée », se dit-elle presque éveillée mais comme encore endolorie cotonneuse, peut-être il y a tant de fleurs et de coussins sur ce lit tant de serpents chauds qui s’enroulent avec tendresse autour de ses bras serpents roses, qui mordillent tendrement « presque éveillée », murmure-t-elle aux esprits qui l’accueillent en nuisettes conseillers de ses songes à rebours conseillers de cet instant précis et flou lorsque l’âme flirte avec le véhicule et qu’il est encore probable de remonter un peu la temporalité d’un soi en devenir grandes idées, petites mains « difficile de bâtir un monde meilleur », se dit-elle parfois elle rit lorsqu’elle se souvient que son propre bonheur peut être une sorte de filament conducteur pour les autres âmes elle ne perçoit pas vraiment le pourquoi d’un si impétueux besoin de se connaître elle-même mais il y a une évidence à peine cachée prête à naître lorsqu’elle est brave, ses rêves périssent s’évaporent dans la vanité vanité de volonté vanité d’espérer autre chose que le réel qu’elle peut toucher et qui se prête aux jeux ses désirs périssent car soudain le réel est son désir un sourire paresseux c’est son arme de guerre… dans les chambres environnantes des guerriers s’agitent, des mégères explorent et implosent tous à tâtons, tous en train de gigoter de chercher la nourriture dans la penderie leur boucan si souvent l’épuise qu’elle peut bien laisser libre cours à sa fatigue en ne faisant rien d’autre que ce qui a du sens un clignement d’œil et la voilà partie un clignement d’œil et la voilà décédée ressuscitée réinventée prête à se moquer gentiment des guerriers et des mégères c’est le seul cadeau qu’elle puisse leur faire (interlude militaire 2) « nous allons par-delà ! nous allons par-delà les paradigmes ! nous allons par-delà la vérité ! nous allons par-delà la science ! nous allons plus loin, plus vite, plus fort ! » d’un geste vif, elle éteint la télé (interlude militaire 3) comme un parfum de combats incessants la grâce et tout ce qui est délicat provoque l’immédiat vomissement des foules alors parfois elle se cache « est-il vrai, se demande-t-elle est-il vrai que là-bas des enfants meurent à la guerre ? » les prophéties de vie et de mort qui chaque jour percent les oreilles des spectateurs ces prophéties lui semblent à elle la chambre de résonance du cerveau humain « si vous n’aviez pas tous ces fusils dans vos têtes, dit-elle vos enfants ne mourraient pas » bien sûr, personne n’écoute charmante, sans colonne vertébrale si légère que souvent les bourrasques l’emportent (mais elle se plaît à flotter ainsi) elle aime bien jouer avec les bambins avant qu’ils ne soient compromis avant que les insomnies de leurs aînés n’aient déteint sur leurs paupières elle caresse leurs cheveux et prie pour que ces ébauches d’hommes et de femmes ne se gâchent pas parfois les graines deviennent d’autres comme elle prêtres et prêtresses voués à l’incompétence et à la joie lorelei n’est pas sirène les marins qui se noient dans les sons cristallins de l’épopée qu’elle fredonne ne sont que dommages collatéraux d’un envoûtement personnel les veuves et les mères qui la maudissent ignorent qu’elle est juste ensorcelée par son propre chant et qu’ainsi possédée elle ne peut l’interrompre elle est à la fenêtre du monde il y a bien des rondes qu’elle ne comprend pas mais en dessous de chacun des cailloux qu’elle soulève se cache une fourmilière les économies sans fond qu’on lui conte les spirales quotidiennes et les incessants débats ne sont pour elle que les infernaux symptômes du psychotique ressac collectif vierges et apsaras l’entendez-vous ? entendez-vous le son voisé de par-delà vos vitraux ? vous délectez-vous de ses ballets ? vous régalez-vous de ses prières ? elle vous est dévouée subjuguée par les portraits de vous que sans cesse elle esquisse ses yeux translucides fixés sur les toiles d’araignées tarentelles enchevêtrées synchronies de toutes ces choses qui arrivent ses yeux embués par l’émotion qu’éveille en elle la chaleur d’en haut ce pilier de lumière qui chaque jour un peu plus la traverse et la dresse satisfaction immanente canal du divin essoufflée d’avoir tant ri déjà en elle, elle devine cette vieille femme tout occupée à câliner un jardin déjà en elle, elle entrevoit l’apaisement de son linceul lorsque, enfin elle quittera ce monde le corps exténué par tant de voyages intérieurs l’âme aspirée, tendue vers le tout elle se souvient de la tristesse dans leurs yeux elle se souvient de sa dernière pensée d’un étonnement candide « sont-ils tristes parce que je pars ? ou parce qu’eux, ils restent ? » (interlude militaire 4) et soudain, elle seule est seule tout ce qu’il y a autour s’écroule sans bruit petites poussières elle marche dans les décombres de l’humanité livrée à elle-même les attributions fausses les conflits et les bombes les guerriers et les mégères leurs enfants voués à la catastrophe les prophéties imminentes rien de tout cela plus ne compte rien du tout pas lorsqu’elle regarde ainsi droit devant elle et ne voit que des murs de verre elle les traverse lave les corps des défunts embrasse les vivants et s’en retourne au nid « le cosmos est un vieil homme ridé », se dit-elle enfin « et j’aime à compter ses rides à déchiffrer les desseins sur sa peau » lorsque, au bout du compte tout est prononcé chaque rituel accompli afin de préserver chaque jour l’équilibre des choses lorsque, au bout du compte la vie s’écoule à reculons elle peut s’allonger et retourner aux ritournelles là-bas au loin dans sa tête petite fille, femme et vieille femme elle ne sait guère laquelle des trois précède l’autre ainsi captivée par les cycles sereine elle s’assoupit

about

BONUS, pour tout achat de l'album :
- Les sept titres en versions instrumentales
- Les sept titres en versions a cappella
________________________________________

credits

released February 19, 2021

Écrit par Shaomi 
Composé par Jean-Sully Ledermann 

Shaomi : voix 
Jean-Sully Ledermann : musique, voix additionnelles sur À bon entendeur et Lorelei
Blessy Varghese : voix additionnelles sur À bon entendeur 
Meenakshi Nautiyal : voix additionnelles sur À bon entendeur
Ram Nautiyal : voix additionnelles sur À bon entendeur

Enregistré, mixé et masterisé par Jean-Sully Ledermann @ Studio du Chemin de l’Infini, Auvers-sur-Oise 

Photographie : Maxime Le Conte des Floris @ Unsplash.com 
Graphisme pochette : Shaomi 

Remerciements :

« Merci à Sandrine, mes amis, ma famille, et surtout à Shaomi, pour m’avoir permis de donner au monde, en sa compagnie, quelque chose dont je sois vraiment fier, sans aucune compromission.
Jean-Sully ledermann

« Merci à 2080, Bettina Pracht, Blessy Varghese, Élaine Germain, Harold Budd, Léa, Maxime Le Conte des Floris, Meenakshi Nautiyal, Nicole Muller, Ram Nautiyal et Unsplash. Et à Jean-Sully : tout pareil ^^ »
Shaomi

license

all rights reserved

tags

about

Jean-Sully Ledermann + Shaomi Paris, France

contact / help

Contact Jean-Sully Ledermann + Shaomi

Streaming and
Download help

Report this album or account

If you like Jean-Sully Ledermann + Shaomi, you may also like: